Article Créaction DCA
16 Juin 2025
Responsabilité Sociétale des Entreprises & Qualité de Vie et Conditions de Travail
Symbiose pour une entreprise toujours plus alignée
Lorsque je discute avec des managers ou des dirigeants, deux acronymes reviennent systématiquement : RSE et QVCT. Pourtant, ils sont souvent employés sans en saisir pleinement la portée. Avec le temps, ces sigles deviennent des éléments de langage que l’on place dans les réunions, sur les supports de communication ou dans les plans stratégiques… en supposant que tout le monde en comprend le sens. Mais dans les faits, le flou persiste.
RSE : La boussole responsable au service de votre vision
La Responsabilité Sociétale des Entreprises est née d’une volonté fondamental : reconnecter l’entreprise à son époque, à ses impacts, à son humanité. Pendant longtemps, la mission d’une organisation se limitait à produire, croître, générer du profit... parfois au détriment de ceux qui font. Mais ce modèle s’est fissuré. Face aux crises climatiques, sociales, économiques, la société a évolué et ses attentes ont changé et sont désormais revendiquées.
Dès 1953, l’économiste Howard Bowen évoque une nouvelle responsabilité pour les entreprises : au-delà de leur place centrale dans le fonctionnement économique, elles ont un rôle moral et social. Si l’idée est alors perçue comme novatrice pour certains et farfelue pour d’autres, elle devient rapidement incontournable et est dans toutes les bouches. Cette nouvelle prise de conscience responsable introduit une autre logique : celle de l’équilibre entre équité sociale, respect de l’environnement et performance économique.
Une nouvelle manière de penser qui marque un tournant : ce n’est plus seulement une question d’activité, mais de vision, d’intention, et de contribution au monde qui est en jeu. Nous pourrions la considérer comme une invitation à penser l’entreprise dans son rapport au vivant, au territoire, à l’impact qu’elle laisse derrière elle.
QVCT : Une responsabilité tournée vers l’interne
La Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) n’est pas née d’un hasard de calendrier, ni d’un effet de mode post-pandémie. Elle est bien plus que cela : elle est l’héritière directe de la RSE, sa continuité logique, son incarnation à l’échelle humaine. Soyons concret. Là où la RSE projette une entreprise responsable dans son rapport au monde, la QVCT applique cette responsabilité à l’interne, au cœur de l’organisation. Elle ne parle pas d’empreinte carbone, mais de charge mentale. Elle ne se mesure pas uniquement en indicateurs ESG, mais dans le vécu concret des collaborateurs : le sens du travail, la clarté des rôles, la qualité du dialogue, la reconnaissance reçue. C’est en cela que la QVCT est essentielle : elle traduit les grands engagements sociétaux en pratiques managériales réelles, en conditions de travail tangibles, en cultures d’entreprise vivantes.
Depuis 2022, ce n’est d’ailleurs plus de “QVT” qu’il est question, mais bien de “QVCT” : une évolution sémantique qui a du poids malgré une appropriation pas toujours aboutie par les entreprises. En ajoutant la notion de conditions de travail, on ne parle plus simplement de bien-être périphérique, mais de la structure même du travail : son organisation, son environnement, son management. Longtemps cantonnée à des actions ponctuelles (salle de sieste, corbeille de fruits, ateliers yoga et j’en passe) la QVCT a été reléguée dans l’angle mort des politiques des Ressources Humaines (RH). Aujourd’hui, elle est un véritable outil permettant de poser le le socle d’une culture d’entreprise alignée, responsable et durable, capable de faire le lien entre les discours et les actes.
De plus, lorsqu’elle est comprise, structurée et portée au bon niveau, la QVCT devient un puissant moteur silencieux de transformation. Elle réduit le turnover, nourrit l’engagement, fluidifie les relations, soutient l’innovation, non pas en imposant, mais en ouvrant le champs des possibles. Elle permet de crée les conditions pour que chacun ose, propose, expérimente. Et cerise sur le gâteau, elle redonne du sens, car elle permet à chacun de trouver (ou retrouver) sa juste place dans un collectif qui respecte autant qu’il exige. Finalement, la QVCT n’est pas un bonus : c’est la preuve qu’une entreprise responsable commence par l’être envers celles et ceux qui la font vivre chaque jour.
Adopter un regard croisé RSE QVCT dans la stratégie d’entreprise
Maintenant que l’on a apporté ces clarifications, il parait absurde de revendiquer des engagements RSE ambitieux à l’extérieur tout en laissant l’intérieur de l’entreprise s’effriter. Il en va d’une exigence fondamentale : celle de l’alignement. Les entreprises de demain ne peuvent plus se contenter de beaux discours et de quelques chiffres bien organisés. Les collaborateurs, les clients, les partenaires — tous observent les actes. Ils confrontent les engagements aux réalités vécues. Ils lisent entre les lignes. L’attendu n’est pas une communication irréprochable, c’est une entreprise cohérente, qui fait ce qu’elle dit, et dit ce qu’elle fait. C’est là que la QVCT entre en jeu : elle devient le test de vérité de la RSE puisqu’elle en est le prolongement opérationnel, le lieu où les grands principes trouvent leur traduction concrète dans les pratiques, les décisions, les façons de manager, de collaborer, de prendre soin de l'humain. C’est d’ailleurs à travers cette dernière que la culture d’entreprise prend toutes ses racines.
Il devient essentiel de repenser la manière dont nous abordons la RSE et la QVCT. Trop souvent, la première est perçue comme une obligation réglementaire, traduite en rapports et en indicateurs, tandis que la seconde est associée à des actions ponctuelles de bien-être, déconnectées des enjeux réels du travail. Or, ces deux dynamiques ne sont pas accessoires, ni dissociables : elles gagnent à être pensées ensemble, comme les deux dimensions d’une même ambition. La RSE porte une vision stratégique, celle d’une entreprise qui s’inscrit dans son époque, consciente de son impact sur la société et sur l’environnement. La QVCT, quant à elle, donne chair à cette vision : elle s’incarne dans les pratiques de travail, dans la manière dont on pense l’organisation, le management, l’équilibre des temps, le dialogue. L’une oriente, l’autre transforme. Séparées, elles perdent de leur force : une RSE sans QVCT reste théorique, une QVCT sans RSE manque de cohérence. Ensemble, elles permettent à l’entreprise d’aligner ses engagements avec son fonctionnement quotidien, de renforcer son attractivité, de fidéliser ses talents, mais surtout de construire un modèle plus juste, plus durable et plus vivant. Ce n’est pas une question d’image, mais de fond : évoluer vers une entreprise qui ne choisit pas entre performance et responsabilité, mais qui les relie pour mieux durer.
La semaine de la QVCT : Un moment stratégique au delà de la symbolique
Alors que nous débutons la semaine de la QVCT, il est essentiel de rappeler que ce n’est pas simplement un rendez-vous RH parmi d’autres, ni un temps d’animation déconnecté du quotidien. C’est une véritable opportunité de pause réflexive, un moment pour interroger en profondeur ce qui fonde notre manière de travailler, de coopérer, de construire collectivement l’entreprise. C’est aussi l’occasion de mieux comprendre la filiation entre deux notions souvent mal interprétées : la RSE et la QVCT. Trop souvent perçues comme des démarches parallèles, elles sont en réalité étroitement liées. En revisitant ces liens, cette semaine devient un levier d’évolution, non pas pour cocher des cases, mais pour redonner du sens au travail et aligner nos engagements avec notre manière d’agir chaque jour.
Pour toutes les entreprises en quête de réalignement, Créaction DCA est votre partenaire stratégie de vos transformations structurantes avec pour préoccupation le respect du vivant sous toutes ses formes.
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